Le chemin d'Estelle et de Compostelle

Agnus Dei - Auguste Schenck

Ce n’est pas à proprement parler un Chemin de Compostelle, c’est-à-dire médiéval .
C’est bien un itinéraire de la Renaissance où l’on partait d’Amsterdam et de Bruxelles pour rejoindre Compiègne afin de se rassembler à la Basilique Saint Denis (sur la butte Pinson, je vois la basilique : « Monjoie Saint-Denis ») puis à la Tour Saint Jacques, pour reprendre ensuite les divers itinéraires des Chemins vers Compostelle.

En effet, le Chemin Estelle (chemin Renaissance) allait de clocher en clocher jusqu’à la Basilique de Saint-Denis et, de là, vers le rassemblement au pied de la Tour Saint-Jacques pour reprendre ensuite des itinéraires médiévaux des Chemins de Compostelle.
Le Chemin Estelle passe par l’église de la Nativité de la Vierge (plus anciennement de Saint Fiacre) du Mesnil-Aubry, celle de Saint Acceul à Ecouen, puis Saint-Pierre Saint-Paul à Sarcelles (village).

Le parcours Renaissance entre deux tours Renaissance
Le Chemin Estelle rassemblait les pélerins venus depuis Amsterdam et Bruxelles dans l’église Saint-Jacques le Majeur de Compiègne pour partir depuis la tour-clocher Renaissance vers la Tour Saint-Jacques à Paris (elle aussi Renaissance).

Cette plaque rappelle le rassemblement des pèlerins en provenance des chemins partant d’Amsterdam et de Bruxelles en cette église Saint Jacques le Majeur de Compiègne.
Le lanternon Renaissance date précisément l’époque d’achèvement. Le Chemin Estelle part de cette tour-clocher de l’église Saint-Jacques le Majeur à Compiègne vers une autre tour Renaissance : la Tour Saint-Jacques à Paris.
Notons que, sur le trajet vers Compostelle au départ de cette Tour Saint-Jacques dans Paris, les pèlerins passaient par l’église Saint-Jacques le Majeur, en haut de la rue Saint-Jacques.

Tabernacle, dite du ́Voile de la Vierge ́. L’autel, très ouvragé, et les vitraux, qui rappellent ceux de l’église Saint-Acceul à Ecouen, semblent contemporains de l’institution du culte marial au concile de Trente (époqueRenaissance). En réalité, les vitraux sont du milieu du 19 ème siècle : vitraux de Claudius Lavergne de 1864.A gauche, les mystères joyeux : Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation, Jésus à 12 ans.
Au milieu, au-dessus de l’autel (trop haut pour cette photo),les mystères douloureux : Agonie, Flagellation, Crucifixion, Couronne d’épines, Portement croix
A droite, les mystères glorieux : Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement de Marie

PHOTO Interprétation historique :
à gauche, le châtiment symbolisé par l’objet (objectif) bâton et le souvenir (subjectif) resté en tête.

PHOTO Ce bénitier est le vestige le plus anciendans l’église Saint-Jacques le Majeur de Compiègne, il est daté du 12ème siècle et même antérieur à la construction de l’église romane.

PHOTO Interprétation historique : au milieu le pêcheur tiraillé entre le souci du châtiment (subjectif, se gratte la tête symétriquement au personnage précédent) et la tentation diabolique (objective, symbolisée par le bras versle personnage suivant).

PHOTO Cette allégorie se comprend depuis l’eau bénite qui va dissoudre la tentation : à sa droite le droit chemin (qui évitera le bâton), à sa gauche le chemin gauche, qui va de travers (va au diable).

Se résume ici une histoire déjà ancienne de la philosophie et de la psychologie (longtemps confondues) : la volonté humaine aurait le pouvoir de faire passer l’idée (en tête, en intention, en tentation) vers le réel (en main, en objet, en satisfaction).
La liberté humaine aurait – ou non ? – le pouvoir d’écarter la tentation : c’est le futur grand débat sur la grâce et la prédestination qui hantera la Renaissance (Luther et Calvin sont des grands hommes de la Renaissance) et provoquera les guerres de religion…
De ce point de vue, le pèlerinage devient unificateur puisqu’il fait du cheminement le moyen d’échapper aux tentations de la condition sédentaire et un moyen d’écarter les tentations de rencontre.
Aujourd’hui encore, beaucoup de pèlerins voient dans leur marche un moyen de purification, voire de salut …

Dès sa création, l’ADFEEN a fait connaître le Chemin Estelle à la municipalité d’Ecouen et lui a demandé de baliser et de restaurer le Chemin de Margot pour respecter le tracé d’origine entre Le Mesnil-Aubry et Sarcelles.
Il aura fallu attendre plus de dix ans, au cours desquels le Chemin Estelle a été plusieurs fois modifié par des diverticules dans la traversée d’Ecouen pour aboutir enfin à un parcours, un balisage, un tracé dans le Topoguide dont nous vous donnons le lien ci-dessous.
Quand le Chemin de Margot, itinéraire d’origine, a été fermé, malgré la demande de l’ADFEEN, par la municipalité d’Ecouen, une variante du tracé (un diverticule), partant de l’église Saint-Acceul, faisait descendre l’escalier devant le cimetière pour prendre le trottoir de la Nationale 16 et tourner à droite pour reprendre le débouché du Chemin de Margot.
Quand la Nationale 16, devenue RD 316, a été refaite et que Ecouen s’est opposé à une piste cyclable comme à un trottoir piéton sur son territoire (alors que Villiers-le-Bel les a faits), un diverticule évitait Ecouen pour traverser le sud de la forêt, puis la voie ferrée au Luat et suivre le chemin rive droite du Petit Rosne en bordure des vergers puis de la zone humide sur le territoire de Saint-Brice-sous-Forêt, avant de reprendre sur le territoire de Sarcelles le long des jardins familiaux et de la